Cette étude de cas illustre les défis qui se posent lorsqu’on travaille en faveur du changement social avec des jeunes de niveau postsecondaire (18 à 30 ans). Les défis de l’engagement jeunesse sur les campus sont les suivants : prendre comme point de départ une vision dominante du leadership; le fait que le dialogue et la collaboration intergénérationnels ne sont pas pratique courante; et un manque de planification de la relève pour s’assurer que les connaissances institutionnelles soient prises en compte et préservées.
Œuvrer en faveur du changement social dans un contexte universitaire peut être extrêmement gratifiant. Entourées de personnes avec un esprit critique, de jeunes idéalistes et une pléthore de groupes étudiants désireux d’attirer de nouveaux membres, les universités sont de véritables foyers de militantisme pour le changement social. En tant qu’étudiante s’étant impliquée dans plusieurs groupes universitaires de justice sociale, le fait de faire du bénévolat était à la fois une obligation, le résultat d’une pression sociale et l’émanation d’un désir de croissance personnelle. Parmi les multiples défis auxquels faisaient face les groupes universitaires, aucun ne nous a donné autant de fil à retordre que le roulement au niveau de la direction et le manque de mémoire institutionnelle.
Généralement les étudiantes et les étudiants s’impliquent bénévolement dans des groupes pour une période de deux à quatre ans. Même les organisations qui emploient du personnel, telles que les GRIP, connaissent un roulement. Les personnes décident de partir une fois qu’elles ont acquis un haut niveau de compétences, obtenu leur diplôme et quitté l’institution. Le fait de ne pas planifier la relève et de mettre en place des systèmes pour retenir les anciennes étudiantes et anciens étudiants peut miner les groupes et les organisations universitaires – des erreurs peuvent être répétées et de bonnes idées peuvent être oubliées; la survie de ces groupes peut même être compromise.
Il existe des moyens de combattre la perte de mémoire institutionnelle :
- Consacrez du temps et de l’énergie à planifier la relève. Procédez au recrutement avant la fin du semestre.
- Demandez aux anciennes et anciens élèves et leaders de faire du mentorat auprès des nouvelles membres et des nouveaux membres.
- Assurez-vous que les systèmes et processus sont bien documentés et qu’il existe du matériel de formation qui peut être transmis d’une cohorte à l’autre.
- Impliquez des personnes sur le campus qui ne partent pas tous les quatre ans, telles que des membres du personnel ou du corps enseignant. Vous pouvez également mettre en place un comité consultatif composé d’enseignantes et d’enseignants pour assurer la mémoire institutionnelle.