Texte produit par le programme Youth Wavemakers du CAWST
Le programme « Youth Wavemakers »[Les jeunes font des vagues] du Centre for Affordable Water and Sanitation Technology[Centre pour une technologie hydrique et sanitaire abordable](CAWST) utilise des « récits d’espoir » comme celui-ci pour aider les jeunes au Canada à devenir des citoyennes et des citoyens du monde. Les récits partagés de la sorte ont poussé des jeunes à passer à l’action dans leur collectivité et dans leur école afin de réduire la consommation et le gaspillage d’eau, et à nouer des liens avec d’autres collectivités qui font la même chose.
Une façon d’engager les jeunes par rapport aux enjeux mondiaux relatifs à l’eau, c’est de recueillir dans des pays en développement des témoignages d’enfants qui ont dû composer avec des défis comme de voir leur puits contaminé ou de n’avoir pas accès à des toilettes. Par leurs récits, ces enfants ne font pas que confier leur problème: ils racontent aussi la créativité dont a fait preuve leur collectivité pour surmonter les défis et améliorer son environnement.
Prenez Tikho, fillette de dix ans qui vit en Zambie. En avril 2010, une enseignante de Calgary a rencontré Tikho et lui a demandé de raconter son histoire. Avec une caméra numérique, Tikho a commencé à prendre des photos et des vidéos de sa vie quotidienne, en particulier de ce qui avait trait à l’eau et à l’hygiène. Malheureusement, la source d’eau de sa collectivité était gravement contaminée et le village de Tikho fut appelé Chipulukusu, le village maudit, parce que ses habitants étaient souvent malades et mouraient de maladies d’origine hydrique.
Comment le village en est-il donc venu à recevoir le nom de Mapolo, le village béni? Grâce à l’éducation. Quand la collectivité de Chipulukusu eut compris d’où venaient les maladies, les gens sont passés à l’action: ils ont installé des robinets où se laver les mains et des filtres au bio-sable pour assainir leur eau. Tikho a maintenant la chance d’avoir des toilettes à proximité: les habitants ont appris à se servir de latrines pour contenir la contamination et réduire la transmission des maladies.
Une bonne façon d’engager les jeunes en lien avec les problèmes d’eau et d’hygiène, c’est de leur présenter des récits comme celui de Tikho. Le CAWST a observé que lorsque des élèves du primaire regardent la vidéo de Tikho montrant ses amis en train de puiser de l’eau au puits, quand ils apprennent pourquoi les gens deviennent malades et quelles décisions le village a prises pour avoir accès à une eau sécuritaire, ils se sentent poussés à changer leur comportement face à l’eau. La plupart des enfants sont choqués par le gaspillage de l’eau en Amérique du Nord, en regard de ce que vit la collectivité de Tikho. Plusieurs arrêtent de laisser couler l’eau quand ils se brossent les dents ou commencent à prendre des douches plus courtes. Ils se demandent aussi : que pouvons-nous faire dans notre propre collectivité ? C’est un pas vers la citoyenneté globale. Comme l’explique, par exemple, une étudiante de 9e année de Calgary,
Les gens en Zambie utilisent moins de 20 litres d’eau par jour tandis qu’ici, à Calgary, nous en consommons plus de 300. Cela nous amène à nous demander: pourrions-nous en utiliser moins? Et pourquoi ne le faisons-nous pas ?
Quand sa classe a commencé à examiner différentes façons de conserver l’eau, les élèves ont rapporté à la maison de quoi tester les toilettes qui fuient, histoire de sensibiliser les ménages au gaspillage d’eau à la maison. Puis, quand ils ont découvert que la chasse d’eau des urinoirs était déclenchée automatiquement aux six minutes, ils ont fait pression sur le conseil scolaire pour qu’on installe des détecteurs afin de réduire la consommation d’eau.
En passant à l’action sur des enjeux locaux et mondiaux reliés à l’eau, les jeunes d’Amérique du Nord peuvent suivre l’exemple de Tikho, identifier les problèmes et chercher des solutions. Un enseignant de 9e année estime que la participation à un projet d’action a permis à ses élèves de comprendre qu’il y a de l’espoir et qu’on peut composer avec certains problèmes mondiaux apparemment insurmontables: « Ils sentent qu’ils font partie de quelque chose de plus grand – et ils comprennent qu’ils ne sont pas seuls à lutter pour améliorer la situation. »
Questions pour la réflexion
- Que nous dit cette étude de cas sur ce qui fait le succès d’un partenariat scolaire?
- En quoi cette étude de cas procure-t-elle certains des avantages énumérés ci-dessus?
- Comment chacun des partenaires a-t-il bénéficié du projet?
- Quels sont les problèmes qu’étudient actuellement vos élèves et qui pourraient se rattacher à des enjeux mondiaux? Quels sont les problèmes auxquels s’intéressent vos élèves? Comment pourriez-vous partir de là pour bâtir votre prochain partenariat ou votre prochain projet?
- Comment pourriez-vous inspirer une action concrète ou un changement positif par les projets que vous lancez?
Les jeunes impliqués dans le programme Wavemaker de CAWST ont touché plus de 100 000 Canadiennes et Canadiens grâce à leurs projets d’action nautique. Vous pouvez voir leurs projets actuels et passés ici.
CAWST accueille un sommet Wavemakers, qui présente les problèmes et solutions critiques en matière d’eau.