Sandra Kiviaho, conseillère en politique et développement organisationnel à la Canadian Hunger Foundation, nous offre le point de vue d’une initiée sur les possibilités, les défis et les astuces d’une politique organisationnelle susceptible de soutenir et de renforcer les activités d’engagement du public.
L’engagement du public a souvent besoin de bénévoles pour soutenir ses différentes activités de rayonnement. Les organisations pourront trouver avantageux de se doter d’une politique de bénévolat pour mieux articuler les attentes de l’organisme à l’endroit de ses bénévoles et les attentes des bénévoles à l’endroit de l’organisme. Cela aidera l’organisation à se protéger puisqu’elle doit organiser différentes activités de sensibilisation, et les bénévoles apprécieront de voir comment les perçoit l’organisme et ce que représente leur statut de bénévoles.
Pour élaborer une politique sur le bénévolat, il faut d’abord quelqu’un qui accepte d’en être responsable. Ce pourra être la coordonnatrice ou le coordonnateur des bénévoles, un-e employé-e chargé-e de l’engagement du public ou un-e agent-e des ressources humaines. Ces personnes devront gagner l’organisation à l’idée d’une telle politique (faire valoir l’importance d’en avoir une et expliquer en quoi elle pourrait permettre éventuellement de résoudre de possibles conflits), et obtenir l’accord de la direction.
Une fois l’idée approuvée, elles entreprendront sans doute une recherche sur les différentes politiques de bénévolat qu’appliquent d’autres organisations en appui à leur travail d’engagement du public. Elles pourront aussi faire une recherche en ligne et explorer des modèles chez Bénévoles Canada. Il faudra aussi parler aux membres du personnel qui travailleront avec les bénévoles afin de bien comprendre l’apport des ressources bénévoles, leur rôle et leurs responsabilités. Ce faisant, elles découvriront les aspects que devra régir la politique.
Elles devront ensuite rédiger la politique en fonction des besoins de l’organisation, et la faire circuler chez les membres du personnel et idéalement aussi parmi les bénévoles, afin d’obtenir leurs réactions. Une version révisée sera soumise à la direction et, éventuellement au conseil d’administration pour être approuvée officiellement comme politique de l’organisation.
Quelles sont les principales difficultés qu’on rencontre dans l’élaboration d’une politique de bénévolat pour l’engagement du public? Avant tout, la permission à obtenir pour mettre le processus en route, le temps à trouver pour rédiger la politique, et le recrutement des personnes qui accepteront de la commenter et de l’améliorer en cours de route. Il arrive que la durée du processus refroidisse l’intérêt des gens. Pour surmonter ces obstacles, il sera bon de développer un argumentaire solide qui explique l’importance de disposer d’une politique officielle, de trouver un petit groupe de personnes intéressées à soutenir le processus, d’assurer un suivi régulier et de réserver des périodes de temps précises pour travailler à la politique et continuer d’avancer. Il sera bon, par ailleurs, d’aider les gens à mesurer les avantages d’une telle politique et de leur faire voir l’importance et l’utilité de leur participation au processus.