Cet extrait de la Politique en matière de partenariats d’Oxfam Canada met en valeur le travail d’Oxfam Canada en matière de partenariats. La Section 3 décrit les principes fondamentaux auxquels Oxfam Canada aspire. Cette liste peut s’avérer utile lorsque vous vous pencherez sur vos propres principes de partenariats ou chercherez à élaborer votre propre politique de partenariats organisationnelle.

Politique en matière de partenariats
Extrait de la politique adoptée par le Conseil d’administration d’Oxfam Canada le 25 février 2011 (document traduit de l’anglais)

Section 3 : Principes en matière de partenariats

Les partenariats d’Oxfam se fondent sur six principes de base. Tout en reconnaissant que ces principes ne s’appliquent pas également à tous les types de partenariats, nous aspirons néanmoins à les suivre dans toutes nos relations de travail avec les autres.

1. Une vision et des valeurs partagées
Les partenariats entre Oxfam et les autres organisations se fondent sur une vision partagée d’un monde juste, sans pauvreté ni injustice, qui implique une solidarité qui va au-delà de la mise en œuvre de programmes et d’activités spécifiques.
Bien que nous reconnaissions et respections les différences, et appréciions les dialogues et les débats, il est essentiel de trouver un terrain d’entente suffisant pour que nos partenariats avec les autres soient viables. Au minimum, Oxfam et les partenaires avec lesquels nous travaillons doivent partager la conviction que les personnes en situation de pauvreté doivent pouvoir jouir de leurs droits humains fondamentaux, ainsi qu’un engagement organisationnel en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et du respect des identités diverses. Nous devons avoir une compréhension commune des processus de changement; cela implique d’accorder de l’importance à la participation concrète des personnes vivant dans la pauvreté et marginalisées, et de reconnaître l’importance que les mouvements et les organisations puissent représenter leurs propres intérêts, tout en affirmant que les institutions étatiques ont la responsabilité ultime de faire respecter les droits.

2. La complémentarité des finalités et la valeur ajoutée
Oxfam travaille en partenariat avec une série d’acteurs dans un ensemble divers de relations. À travers tout notre éventail de partenariats, nous mettrons l’accent sur l’identification de l’objectif commun que nous cherchons à atteindre, que ce soit dans le cadre de relations à long ou à court terme, en cherchant à développer la contribution distinctive de chacun des acteurs, et en veillant à ce nos efforts conjugués donnent lieu à des changements.

Chaque partenaire apporte des capacités et des ressources différentes à une relation interdépendante. Nous pensons que le fait de travailler avec d’autres pour atteindre des objectifs communs crée des synergies et, potentiellement, un véritable avantage collaboratif. Pour que ce potentiel se matérialise, les connaissances, expériences et compétences diverses que chaque partenaire apporte à la relation doivent être appréciées et reconnues comme essentielles pour assurer le succès et la durabilité des efforts conjoints. La valeur ajoutée d’Oxfam variera d’un partenariat à l’autre, à l’instar de nos rôles divers, et elle devra être clairement exprimée. Le financement est considéré comme un élément parmi d’autres, aussi déterminant qu’il soit, et Oxfam s’engage de plus en plus dans des relations qui ne sont pas axées sur le financement avec une série de partenaires et d’alliés.

Le processus d’établissement de partenariats doit offrir l’occasion à Oxfam et à ses partenaires de formuler ce qui est important à leurs yeux et ce qu’ils pensent pouvoir apporter à la relation, et de parvenir à une compréhension commune des objectifs, des avantages mutuels et des intérêts qu’ils partagent. Au moment de choisir ses partenaires, Oxfam tiendra toujours compte de la contribution que le partenariat peut apporter en matière de résultats positifs pour les personnes vivant en situation de pauvreté.

3. L’autonomie et l’indépendance
Nos partenariats veilleront à assurer le respect mutuel de l’intégrité et de l’autonomie institutionnelles de chaque partenaire. Nous savons que, dans beaucoup de nos partenariats, et en particulier dans les relations de financement, il existe des déséquilibres de pouvoir qui peuvent nuire au principe d’autonomie et d’indépendance. Oxfam cherchera à gérer ces tensions à travers nos processus d’établissement de partenariats et nos systèmes de reddition de comptes.

Oxfam ne doit pas imposer ses points de vue aux partenaires. Nous assumons la responsabilité de communiquer clairement nos positions à nos partenaires. Nous acceptons de nous remettre en question et créeront des occasions de dialogue et de débat autour des objectifs, des valeurs, des résultats et des impacts. Bien qu’il doive y avoir certains points communs sur le plan de la vision et des valeurs pour que le partenariat soit viable, nous acceptons que nos partenaires ne partagent pas tous nos points de vue. Le droit de chaque partenaire de déterminer ses propres directions, priorités et identités institutionnelles doit être respecté. Dans les activités de renforcement des capacités que nous menons avec nos partenaires, nous devons assurer un équilibre entre le respect de l’autonomie et de l’indépendance institutionnelles, d’une part, et le soutien apporté aux programmes en vue de la croissance et du développement institutionnels, d’autre part.

Nous acceptons, dans les limites de notre mission et de notre mandat, que nos partenaires nous influencent quant à où, comment et avec qui nous travaillons, et au niveau des messages que nous diffusons à travers nos campagnes. Il s’agit entre autres d’être disposé à apprendre de différentes expériences et façons de faire dans les domaines du développement, des campagnes et du travail humanitaire. Cela peut nous pousser à remettre en question nos propres hypothèses sur les pratiques efficaces et à modifier nos façons de travailler. Nous faisons tout notre possible pour renforcer le respect mutuel des points de vue, des valeurs et des croyances différents au sein du partenariat.

4. La transparence et la redevabilité mutuelle
Oxfam et ses partenaires ont des comptes à rendre à une variété de parties prenantes, dont les partisanes et partisans et les bailleurs de fonds, et, surtout, les femmes et les hommes en situation de pauvreté qui sont concerné-e-s par nos programmes et en sont les bénéficiaires. Nous chercherons à trouver un équilibre entre la reddition de comptes vers la base et vers le haut dans nos propres systèmes et processus, ainsi qu’une responsabilité mutuelle accrue au sein de nos partenariats. Dans le cadre du processus de développement de partenariats, nous discutons explicitement de la manière dont Oxfam rend des comptes aux partenaires et de la façon dont nos partenaires et nous-mêmes rendons des comptes aux personnes et aux communautés avec et pour lesquelles nous travaillons.

Dans les relations de financement, Oxfam et ses partenaires reconnaissent et s’engagent à respecter des normes élevées en matière de gestion financière, car nous sommes les fiduciaires d’argent que d’autres nous ont offert en toute bonne foi et pour lequel nous sommes conjointement responsables. Oxfam reconnaît également que les questions de redevabilité s’appliquent à tous nos partenariats, y compris ceux qui n’impliquent pas une relation de financement, et s’efforce d’y travailler.

Oxfam et ses partenaires ont intérêt à démontrer leur impact et à concevoir des systèmes de redevabilité qui contribuent à satisfaire ce besoin. Tout en respectant les exigences de ses propres bailleurs de fonds, Oxfam n’obligera pas un partenaire à adapter ses propres systèmes de planification, de gestion et d’évaluation à ceux d’Oxfam. Oxfam tentera de coordonner ses exigences en matière de financement et de rapports avec ceux des bailleurs de fonds. Nous aiderons les partenaires à élaborer et à mettre en œuvre des systèmes de suivi, d’évaluation et d’apprentissage qui renforcent la redevabilité des partenaires à l’égard de leurs communautés, en offrant aux femmes et aux hommes en situation de pauvreté l’occasion de donner leur avis sur la performances des partenaires. Nous prêcherons par l’exemple en mettant en place des mécanismes de rétroaction qui permettrons aux partenaires (et aux autres parties prenantes) d’évaluer la performance d’Oxfam, y compris par le biais de procédures formelles de règlement de griefs ou de mécanismes de traitement de plaintes. Nous nous engageons à faire preuve d’ouverture d’esprit et de transparence quant à la façon dont les décisions sont prises en matière de partenariats; nous mènerons régulièrement des consultations et communiquerons avec nos partenaires.

Oxfam a l’obligation de veiller à ce que nos partenaires connaissent les différentes chartes de reddition de comptes et les normes internationales auxquelles nous avons adhéré, et d’expliquer comment ces codes et principes s’appliquent au travail des partenaires.

En tant que partie intégrante de son analyse du pouvoir, Oxfam et ses partenaires discutent des déséquilibres de pouvoir qui existent entre eux, fondés sur des différences de financement, de taille, d’expérience, d’accès à l’information, et sur la dynamique Nord/Sud. Lorsque nous nous trouvons en position de pouvoir, nous ferons preuve d’humilité et chercherons à réduire ces déséquilibres. Nous reconnaissons que ces relations de pouvoir ont souvent eu pour effet de marginaliser ou d’écarter les organisations de femmes, et nous respecterons notre engagement à renforcer les partenariats avec les organisations, réseaux et mouvements de femmes.

5. Clarté sur les rôles et les responsabilités
Les partenariats se fondent sur une compréhension claire et des accords de partenariat robustes. Pour les partenariats de financement, tous les éléments du processus d’établissement de partenariats et de prise de décisions sont discutés et convenus par les partenaires (évaluation des processus de partenariat; dispositions contractuelles et financières; mise en œuvre, suivi et évaluation de programmes; apprentissage commun; et fin du partenariat). Oxfam comprend que la crédibilité et la confiance requises pour maintenir des partenariats sains émanent d’une bonne communication, de bonnes compétences et d’une réelle fiabilité.

Oxfam et ses partenaires sont les co-stratèges des programmes et des activités sur lesquels ils travaillent conjointement, bien que la mesure dans laquelle ils seront copropriétaires des programmes variera en fonction de la nature et de la maturité des programmes et des partenariats eux-mêmes. Quelle que soit la nature de la relation, Oxfam créera des occasions de mener des consultations régulières auprès de ses partenaires, en veillant à ce que ces espaces permettent à tous les partenaires d’exprimer leurs préoccupations.

Les relations avec les partenaires et les rôles et responsabilités de chaque partie évolueront au fil du temps. Les arrangements et les accords qui définissent tout partenariat donné devront être repensés régulièrement. Cette évolution requerra des qualités de souplesse et de réactivité de la part de toutes les entités concernées, à mesure que les circonstances et les contextes sociaux changeront.

Oxfam discutera de notre manière de voir nos rôles (voir Section II) avec les partenaires et éclaircira les façons dont nous travaillerons ensemble. Nous travaillerons constamment avec des organisations locales et redevables afin de renforcer et/ou de faciliter la mise en place de ces organisations ou structures. Tout ce qui peut être fait par les organisations en respectant une qualité, une efficacité et une rentabilité suffisantes doit leur être confié. Nous soutiendrons les efforts en vue d’accroître la visibilité des partenaires dans tous les domaines de notre travail et reconnaîtrons expressément le travail qu’ils auront effectué.

Tous les efforts seront faits pour être à la hauteur du Standard de programme 6 de Oxfam International qui stipule que « les partenariats efficaces représentent une stratégie fondamentale à travers laquelle Oxfam cherche à devenir redondant ». En discutant avec nos partenaires et entre nous (étant particulièrement attentifs aux perspectives des Oxfam du Sud), nous allons approfondir notre vision à long terme des partenariats et déterminer comment nous pouvons contribuer le plus efficacement à renforcer les organisations locales et une société civile durable.

6. Un engagement en faveur de l’apprentissage commun
Oxfam, en tant qu’organisation apprenante, fait la promotion de l’apprentissage continu et systématique. Dans les partenariats, cela requiert un accord préalable sur la manière dont Oxfam et ses partenaires peuvent apprendre de leur travail commun dans le but d’incorporer l’apprentissage, les communications et le partage des connaissances dans la relation. Oxfam s’assurera de s’entendre avec ses partenaires sur la manière dont les résultats et apprentissages de programmes seront partagés au-delà du partenariat pour éviter tout malentendu.

Nos objectifs d’apprentissage avec nos partenaires se pencheront tant sur le processus de partenariat que sur les résultats en tant que tels.

Comme Oxfam travaille principalement par le biais de partenariats, nous avons intérêt à comprendre les facteurs, y compris les manières de travailler, qui déterminent des partenariats fructueux. Nous travaillerons avec nos partenaires pour faire en sorte que l’apprentissage conjoint soit utilisé régulièrement pour ajuster notre stratégie et nos plans dans le cadre de nos efforts en vue d’accroître notre impact.