On peut trouver la théorie du changement en format Prezi ici

Une théorie du changement est un outil qui nous aide à examiner et à clarifier la façon dont les actions que nous faisons comme organisations contribuent à changer les choses. Le processus d’élaboration d’une théorie du changement nous aide à regarder en face et à raffiner les hypothèses que nous avons sur la façon dont survient le changement.

La théorie du changement que voici se veut un outil pour stimuler la réflexion au sein de notre secteur. Elle recouvre le travail de plusieurs organisations différentes qui travaillent ensemble à bâtir un monde plus juste et plus durable. C’est un travail en cours et la théorie correspond à un moment particulier dans la durée : elle ne se veut pas un modèle statique ou définitif. Si vous connaissez les théories du changement, vous remarquerez que celle-ci se distingue de la plupart des autres : ainsi, parce que nous abordons l’ensemble du secteur de l’engagement du public, nous n’avons pas incorporé à notre modèle d’indicateurs précis.  Au lieu de vous faire des suggestions précises pour la planification de votre programme, nous espérons que cet outil pourra susciter des échanges sur la façon dont notre travail d’engagement du public, pris collectivement, stimule le changement social.

Nous comprenons le travail d’engagement du public comme un processus de transformation (un processus qui suscite le changement sociétal), plutôt que comme une transaction (un processus qui augmente la collecte de fonds ou le nombre de correspondants sur les médias sociaux). Même si l’engagement transactionnel peut faire partie de l’engagement du public, notre modèle considère que ce type d’engagement ne forme qu’une petite partie – un point de départ, peut-être – d’un processus plus vaste d’engagement transformationnel. Pour que la transformation survienne, l’engagement du public doit créer une tribune, un véritable espace de participation citoyenne et communautaire. Comme praticiennes et praticiens en engagement du public, il faut aussi nous attendre à ce que ce processus nous transforme, nous aussi.

Plusieurs théories du changement présentent le changement comme un processus linéaire. Le modèle que nous proposons ici est conçu pour être dynamique et cyclique. Nous voulons reconnaître que l’engagement est l’affaire d’une vie. Les gens font le saut ou parcourent la boucle pour passer d’un domaine à l’autre à l’intérieur du cycle; il y a des périodes particulières d’apprentissage, de croissance, de stagnation et de repos dans l’itinéraire de chaque personne, de chaque organisation ou de chaque société.

L’outil que vous avez en main permettra aux praticiennes et aux praticiens en engagement du public de prendre une vue d’ensemble du vaste processus qu’est le changement sociétal et de mieux voir où ils se situent à l’intérieur du cycle. Selon notre modèle, les organisations peuvent travailler à l’intérieur d’une ou de plusieurs sphères, et toutes les organisations n’ont pas à intervenir à tous les niveaux. Nous estimons qu’il se fait un travail important dans chacun des cercles, et nous espérons que cet outil nous donnera l’occasion de réfléchir à la façon dont les différentes approches des organisations de notre secteur peuvent entrer en interaction et se compléter les unes les autres – comment, par exemple, le travail d’éducation des jeunes peut se relier à celui des organisations qui travaillent

à mobiliser les électeurs et les électrices à propos de certaines politiques gouvernementales. Nous espérons qu’il nous permettra aussi de mettre au jour les hypothèses ou des failles là où nous n’arrivons pas à faire ces liens.

Pour travailler à ce modèle de théorie du changement, nous vous invitons à appliquer une approche anti-oppressive pour réfléchir à la conception et à la teneur de vos interventions. Appliquer une approche anti-oppressive signifie reconnaître les écarts de pouvoir et de privilèges, et chercher à comprendre comment ces écarts influencent nos idées et nos relations.