Il est en général plus facile de prendre de bonnes décisions et de rejoindre un public varié lorsque qu’il y a de la diversité (genre, race et classe) au sein de notre propre groupe. Le fait d’avoir de la diversité dans le groupe, y compris dans les plus hautes sphères de prise de décision, permet d’avoir un dialogue ouvert et continu sur les structures de pouvoir sous-jacentes. Les organisatrices et organisateurs ont aussi tendance à se sentir plus à l’aise de se tenir mutuellement responsables pour le respect des principes d’anti-oppression.
Le travail d’anti-oppression vise à faire reconnaitre l’oppression qui règne dans la société, à en atténuer ses effets et, éventuellement, à corriger les déséquilibres de pouvoir au sein de nos communautés. Pour faire de l’engagement jeunesse efficace en vue du changement social, il faut absolument que les praticiennes et praticiens intègrent une perspective anti-oppression et offrent aux jeunes l’occasion de développer une telle perspective. Cela peut se faire de nombreuses façons, notamment en développant des normes pour la communauté, en organisant des ateliers sur l’oppression, ou en permettant à des discussions difficiles d’avoir lieu dans le cadre du programme.
Toutes les praticiennes et tous les praticiens de l’engagement jeunesse n’ont pas nécessairement d’expertise en matière de pouvoir et de privilège. Néanmoins, nous devrions toutes et tous faire l’effort d’utiliser un langage inclusif, de porter attention aux dynamiques qui se développent au sein du groupe avec lequel nous travaillons, et de penser à inviter une personne ressource avec de l’expertise en matière d’anti-oppression. C’est un travail délicat et difficile, certes, mais qui peut réellement aider les jeunes à comprendre les causes profondes des maux de notre société et à mieux reconnaître le rôle qu’elles et ils peuvent jouer dans le changement social.