Vue du sud est une étude de cas qui illustre le défi de planifier des programmes et des projets qui soient accessibles à tous les jeunes. Voici certains des défis illustrés : un manque de clarté quant aux attentes des jeunes et des organisatrices et organisateurs; du racisme, réel ou perçu; un manque de soutien avant, pendant ou après l’évènement; des obstacles linguistiques et culturels; le fait de ne pas fournir un service d’interprétation; et le fait de ne pas rendre le langage accessible.

Les jeunes provenant de régions éloignées, du Nord et de communautés autochtones peuvent avoir beaucoup de défis à surmonter lorsqu’elles et ils décident de participer à un camp qui se situe à plusieurs heures au sud de leur communauté. Le fait d’avoir à composer avec un comité organisateur mal informé qui ne comprend pas leur réalité et ne sais pas répondre à leurs besoins ne devrait pas faire parti de ces défis; malheureusement, il arrive que ça le soit.

Il y a quelques années lors d’un camp de leadership pour jeunes sur la justice mondiale, notre comité organisateur était excité à l’idée de pouvoir compter sur la participation d’un petit group de jeunes du Nord. Nous avons bien fait certaines choses : par exemple, nous avons couvert les frais de déplacement pour nous assurer que ces jeunes puissent participer. Cependant, il ne nous était pas venu à l’esprit que ces jeunes n’avaient rarement ou jamais quitté leur communauté, ou puissent être inquiètes et inquiets à l’idée d’interagir avec les autres participant-e-s et le personnel, en majorité blancs, alors qu’il n’y a presque aucun blanc dans leur communauté. Nous avons également omis de leur expliquer à quoi s’attendre au niveau des activités et du contenu du camp en matière de justice mondiale. Il se peut également que ces jeunes se soient attendu-e-s à se rendre dans une grande ville avec plein d’attractions plutôt que dans un camp rural.

À l’arrivée au camp nous avons organisé quelques jeux et activités. Les participantes et participants semblaient bien interagir, mais il y avait néanmoins une timidité évidente et les jeunes du Nord se tenaient ensemble à l’écart. Pour certaines activités nous avions pris pour acquis que les jeunes avaient déjà des connaissances en matière de justice mondiale, et le jargon utilisé devait être difficile à déchiffrer. Lors du souper, les jeunes du Nord se sont assis-e-s à une table séparée; d’autres participantes et participants sont alors venu-e-s les rejoindre. Cela a crée un malaise palpable chez les jeunes du Nord qui avaient l’impression d’être jugé-e-s et de subir du racisme de la part des autres.

Les jeunes du Nord ont décidé de quitter le camp la première nuit. Aucun exemple de racisme ne nous a été donné lorsque nous leur avons demandé de s’expliquer afin de donner suite à leurs doléances, mais ces jeunes se sentaient visiblement mis-es à l’écart et jugé-e-s. Ce sentiment était sans doute plus important que les détails de ce s’était passé.  En tant que personnel nous avions beaucoup de chemin à faire pour apprendre à créer un environnement véritablement accueillant et sûr, à nous préparer et à préparer les participant-e-s avant le camp, et à mieux planifier les activités. 

Défis connexes :

–      Les questions logistiques liées à la distance et au transport

–      Le changement de registre émotionnel

–      Le manque de soutien et de politiques organisationnels

–      Différents styles d’apprentissage.