Imaginez un scenario où cinq organisations se sont réunies pour planifier une activité d’engagement du public pour la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Les personnes rassemblées représentent un échantillon du secteur de l’éducation : un enseignant d’une école secondaire publique, une ONG internationale qui appuie des projets de femmes en Afrique, une organisation communautaire de femmes qui gère un refuge pour femmes violentées, une professeure du département d’Études sur les femmes d’une université locale, et la propriétaire d’une petite entreprise.

Toutes ces personnes ont été rassemblées par une ONG internationale dans le but d’organiser une activité pour sensibiliser le public à la question de la violence faite aux femmes et aux filles à travers le monde, et pour tenter d’identifier des solutions. Elles savent que cet enjeu fait l’objet d’attention depuis de nombreuses années, mais constatent que le grand public semble l’avoir quelque peu oublié récemment en raison des changements positifs qui se sont produits dans la vie des femmes au cours des trente dernières années.

Toutes et tous sont d’accord avec l’objectif énoncé. L’activité comportera des présentations faites par des femmes qui travaillent sur la violence faite aux femmes, notamment une femme de la Zambie dont l’organisation reçoit un soutien de l’ONG internationale.

Les partenaires identifient ensuite ce que chacun et chacune devra contribuer pour assurer le succès de l’événement. L’ONG internationale contribue des fonds pour financer l’activité et fait venir la conférencière invitée de la Zambie. L’enseignant n’a pas de fonds disponibles mais peut s’assurer qu’il y ait un public lors de l’évènement ainsi que des bénévoles pour aider avec la logistique. L’organisation communautaire de femmes n’a pas de fonds mais peut identifier des conférencières qui acceptent de parler ouvertement des enjeux. La professeure peut offrir une contribution financière modeste ainsi que des étudiantes et étudiants bénévoles, et éventuellement attirer un certain public. L’entrepreneuse n’a jamais participé à l’organisation d’une activité de ce genre; elle est là pour apprendre et souhaite offrir une contribution financière. Il semblerait que tout soit en place pour que l’activité soit une réussite.

La question de l’équité se pose cependant lorsque vient le temps de prendre des décisions au sujet des questions suivantes. (Veuillez noter qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des enjeux qui peuvent surgir – vous pourriez en identifier d’autres.)

Le budget: Qui va y contribuer, et à quelle hauteur? Bien étendu, certaines personnes pourront y contribuer davantage que d’autres – cela aura t-il pour effet de leur permettre d’exercer une certaine influence sur les autres? Quelles seront les exigences en matière de rapports financiers? Les personnes qui s’impliquent au nom de leur organisation ont-elles des exigences particulières que les autres n’ont peut-être pas?

Le programme de l’activité: Compte tenu de l’expérience et de la situation de chaque partenaire, il se peut que des dynamiques de pouvoir s’installent. Par exemple, la professeure peut se percevoir comme étant l’experte au sein du groupe. Il se peut que les avis divergent quant à l’importance à donner aux différentes conférencières.

La logistique: Qui s’occupera des communications et de la publicité? Qui s’occupera de trouver un lieu pour l’évènement? Faudra-t-il penser à se procurer des assurances? À quelle fréquence le comité de coordination devra t-il se réunir? Comment gérera-t-on les différences d’opinion?

Certains enjeux d’équité pourraient être davantage liés à la personnalité individuelle des partenaires plutôt qu’aux tâches à accomplir. Par exemple, l’entrepreneure n’aura pas l’habitude des processus de consultation que les ONG prennent pour acquis. Se rencontrer en personne et apprendre à mieux se connaître peut aider à régler ces questions. Le fait de discuter du processus en tant que tel peut grandement contribuer à assurer une collaboration réussie et donner aux partenaires l’envie de collaborer à nouveau à l’avenir.

Le fait d’identifier les différentes façons de contribuer au partenariat peut aider à surmonter les inégalités. Différentes organisations peuvent être en mesure de contribuer à différents aspects de la campagne d’engagement du public – contribuer des ressources financières, le temps de son personnel, la capacité de rejoindre un public cible, des aptitudes en animation, ou d’autres expériences. Il faut que tous ces éléments soient réunis pour que la campagne ait une grande portée. Identifier ces besoins et décider comment les combler le plus équitablement possible peut vous aider à créer un partenariat efficace et enrichissant.